Son œuvre allie à la fois une grande maîtrise, l'astuce des matières transparentes, un accord parfait des coloris et l'intelligence de la composition. À le regarder, on se sent immédiatement en état d'apesanteur et on effectue une pause malgré soi... touché par un calme intérieur, une sensation de mystère, de sacré. L'esprit s'évade, porteur de mille questions.
Avec les papiers qu'il associe comme un artisan et qu'il déchire à l'envi, il recrée son univers intime en artiste amoureux, soucieux de perfection.
La relation au temps est là, presque jusqu'à l'obsession, sans intention passéiste, ni romantique, sans connotation désuète, mais active, perpétuellement en évolution, un temps universel qui roule à l'infini sur lui-même et où l'artiste décide d'inscrire sa petite parcelle d'“histoire”.
Finesse des tons rompus, des sables, des ocres, des terres, sans heurt ni tranchant, sa peinture est faite, comme lui, de nuances.
On assiste à une alternance d'explosion et de douceur, de jaillissements contenus et de calme où rien ne semble définitivement achevé.
Lent et délicat travail, obstiné, il avance, détruit souvent, beaucoup, pour ensuite poursuivre sa quête avec une énergie confondante.
La présence d'une religiosité très forte est là aussi, indubitable, liée aux profondeurs de son métier, qu'il nous livre. Il s'agit d'une interrogation sur le sens de la vie, qui participe plus d'une philosophie orientale que d'une recherche religieuse particulière.
Il est rare à mon sens de voir une telle osmose entre un artiste et son oeuvre, un reflet sans concession de sa personnalité où alternent force et faiblesse, acharnement et doute, rêve et désir.
Anonyme